Édito | Léa Boschiero Les écrans, c’était mieux avant ?

Vosges Matin - 10 mai 2024 à 06:00 - Temps de lecture :
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Photo Alexandre Marchi
Photo Alexandre Marchi

Est-ce que c’était mieux avant ? Ce qui est bien avec cette question, c’est qu’on se la pose depuis… la nuit des temps. On garde en mémoire le doux et l’agréable quand on regarde dans le rétro, à la faveur d’une image, d’un parfum ou d’un lieu. Et puis parfois, ça vient de l’inattendu. Un sursaut de nostalgie nous a ainsi saisis en apprenant le retour d’un téléphone iconique : le Nokia 3210. Pour ses 25 ans, Human Mobile Devices (HMD) ressort le célèbre mobile qui a fait fureur au tout début des années 2000. Ça rappelle des tas de souvenirs, l’époque du 3210. Quand on s’usait les pouces à jouer au serpent (qui sera de retour dans la version 2024), ou à tapoter plusieurs fois sur les touches pour choisir une lettre. Et forcément, on se dit que c’était mieux avant, puisqu’entre-temps, les smartphones sont arrivés et que désormais, les parents et l’école s’arrachent les cheveux pour limiter le « temps d’écran » des enfants. Ce jeudi 9 mai, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet s’est d’ailleurs dite favorable à une expérimentation au collège (où les téléphones sont déjà interdits depuis 2018) pour déposer les portables à l’entrée. La veille, l’OCDE a dévoilé une note sur l’impact des smartphones sur la réussite scolaire des élèves. Et le résultat ne plaide pas en la faveur des téléphones. Mais proscrire les écrans dans une société numérique est une utopie. Tout dépend de l’usage que l’on en fait. En réalité, ce n’était pas forcément mieux avant, quand les enfants avaient interdiction de parler à table par exemple. Pas besoin d’un smartphone alors pour empêcher la discussion avec les parents. On a tendance à glorifier le passé. C’est humain. Mais n’empêche que le 3210 qui pouvait dégringoler de trois étages sans une égratignure, c’était quand même vachement bien.